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WASIS DIOP AU SENEGAL

Je crois que j’y arrive plus par devoir bien que je n’aime pas trop user de ce terme qui est un peu lourd. Je le fais aussi par conviction. On ne doit jamais oublier ses origines et il faut savoir que cette notion de venir de quelque part a une grande signification pour moi. On ne doit jamais oublier ses origines. Finalement, comme le disait si bien Senghor dans sa fameuse formule relative à la notion du « Donner et du Recevoir », il faut bien savoir ce que nous pouvons apporter au monde. Je suis très fier de la culture du Sénégal en général, pas seulement de la culture wolof. C’est tellement important que je pense que je ne peux pas vivre avec l’idée que nous n’avons rien à apporter au monde. Nos parents nous ont apporté tellement de choses que nous avons le devoir de les partager. Cela ne fait pas de moi un gardien de musée. Je suis très avant-gardiste et je vais vers le futur avec tous les éléments d’une civilisation sénégalaise et, au-delà, africaine. Souvent, dans mes concerts, je prononce une phrase que l’on applaudit souvent mais j’y crois fermement. Cette phrase c’est « J’espère qu’un jour l’Afrique arrivera à sauver le monde ». Vous voyez à quel point je pense que l’Afrique peut être importante pour le monde ! Nous sommes, ici, dans le berceau de l’humanité et il faut y croire. Cheikh Anta Diop disait que seuls les Africains croient qu’ils sont sous-développés et qu’ils seront les derniers à croire que nous pouvons apporter quelque chose à l’humanité. Nous sommes loin d’être sous-développés. Je crois que c’est quelque chose de très important que de cultiver cette langue afin de pouvoir la transmettre. Je suis convaincu qu’il ne suffit pas de comprendre une langue pour écouter une musique. Car si ce sont les oreilles qui écoutent, c’est bien le cœur qui entend. Voyez cette belle expression qui est typiquement sénégalaise ! Ici, c’est la terre des grands philosophes. Nous utilisons des langues riches qui usent et abusent de belles métaphores. Je suis donc très fier d’appartenir à cette culture et d’être dépositaire de cette belle langue et je vous assure que ce n’est pas de la prétention.

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